
Bienvenue au cœur de Pérégrinations maritimes d’un ciré jaune sur talons de 12, mon journal de bord depuis quelques années !
Vous êtes éditeur ?OCTOBRE 2016 – MARS 2017 – CHANTIER DE RÉNOVATION INTÉRIEURE À LA TURBALLE
« Après 7 mois de chantier, plus de 5876 km dans les marais, 1241 vis vissées, 467 sandwichs jambon-fromage, 28 m2 de contreplaqué, 47 packs de bières, 72 litres de Coca zéro, 5 kg de bonbecs, 1,5 tonne déchargée du bateau, 19 litres de peinture polyuréthane, 13 litres d’acétone, 171 pinceaux, 131 rouleaux, 431 gants en latex, 15 litres d’antifouling1… nous sommes fiers de vous présenter le nouvel IO, refait à neuf de la tête aux pieds, du sol au plafond, en long, en large et en travers… La maison sur l’eau peut reprendre la route. On est fatigués, mais heureux. À très bientôt sur l’eau, IO reprend sa place au mouillage dans la baie de La Baule. Rendez-vous au printemps pour l’école de croisière dans le coin, et à l’automne aux alentours des Canaries pour l’école de croisière au chaud… »
Voilà ce que nous écrivions fin mars 2017 après la remise à l’eau d’IO, bateau de voyage de 35 pieds2, que mon captain avait acquis quelques années plus tôt dans le but de repartir voyager autour du monde.
Sauf que…
Précisions pour comprendre la suite de l’aventure…
Alors que nous avions consacré sept mois de l’année à retaper intégralement IO, monocoque en acier un peu délaissé ces dernières années, afin de lancer le projet d’école de croisière dans les meilleures conditions possibles (un bateau acier, ça fait pas rêver, mais quand en plus l’intérieur est en bois verni façon chalet de montagne, ça se complique vraiment), deux semaines après la remise à l’eau, le moteur était en mayonnaise.
Entendez par là qu’on a fait un joint de culasse3. Dix jours avant le début de la saison estivale. Moral au plus bas. Cagnotte sur Internet. Les copains ont participé à l’aventure, et, grâce à eux, on a pu racheter le même moteur — oui oui, le même — d’occas’, en vente dans la Manche (le département, pas celle de ta chemise). Un Renault Couach des années 1980, ça ne court pas les rues, mais sur ce coup-là, on a eu du bol.
Sauf que.
Sortie de l’ancien moteur, mise en place du nouveau, pas besoin de faire de quelconques modifs, ce sont les mêmes. On engage un mécano, sait-on jamais, il serait de bon ton de ne pas faire de bêtises…
Sauf que.
Deux semaines plus tard, joint de culasse. Again.
Coïncidence ? Erreur d’achat ? Erreur de mécano ? Oui, celle-là on se l’est posée quand le mécano qui venait à bord nous demandait si on n’avait pas une clé de 20, car il avait oublié la sienne… Véridique.
Ni l’un ni l’autre, donc, mais ça, on ne le savait pas encore…
On annule tout, et le captain repart pour une saison en tant que moniteur dans une école de voile de la baie. IO attendra, et, garé4 aux 300 m, en face des Passagers du Vent, il ne risque pas d’aller bien loin. Entre l’école de voile, la plage, le bateau, la plage, l’école de voile et (à nouveau) le bateau, la voiture est restée bien garée pendant les deux mois et on n’a pas trop dépensé en essence cet été-là. Ni en avitaillement, d’ailleurs, la cantine des Passagers avait une bonne cuistot (devinez qui !). Bel entraînement culinaire pour les années futures, le poste de cook et hôtesse a été bien pensé en amont…
Ceci expliquant cela, même si la saison fut belle, on n’avait pas vraiment rempli la caisse de bord5 pour repartir… Et avec un moteur en mayonnaise (toujours, donc, car un moteur neuf, ça ne tombe pas du ciel), il a fallu trouver un nouveau projet. Sept mois de chantier pour finalement rester en Loire-Atlantique tout l’hiver, ça ne nous emballait pas des masses. Alors on s’est dit qu’on allait se promener vers le sud, entre la Galice6, le Portugal, l’Algarve, Madère et les Canaries. C’étaient pas les Antilles, mais on ferait comme si. Ayant encore deux ou trois petites choses à honorer, le départ fut prévu début novembre. Comme d’habitude, somme toute…
[1] Peinture SUPPOSÉE empêcher les coquillages et les algues d’adhérer à la coque d’IO. On a beau passer trois couches chaque année, on n’est toujours pas convaincus par le principe. Vive la plaisance.
[2] 35 pieds = environ 10,5 m. Si nous étions les plus grands en Bretagne, aux Antilles, on a souvent le plus petit bateau du quartier.
[3] Si t’es pas mécano dans l’âme, retiens que l’eau et l’huile se mélangeaient entre elles et que, à l’intérieur du moteur, cela ressemblait à une mayo du McDo. Périmée, la mayo.
[4] Bien sûr, on ne gare pas un bateau. On le mouille. Enfin, on mouille l’ancre. Ce qui ne signifie pas juste balancer un seau d’eau dessus. Oui, je sais, c’est pas très clair non plus. Bref, on avait donc mouillé en face de l’école de voile.
[5] Le compte épargne ou la tirelire, c’est selon.
[6] Partie nord-ouest de l’Espagne, pour ta culture gé.
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