
Bienvenue au cœur de Pérégrinations maritimes d’un ciré jaune sur talons de 12, mon journal de bord depuis quelques années !
Vous êtes éditeur ?TRANSAT’ TAZACORTE (LA PALMA) – SAINTE-ANNE (MARTINIQUE)
6 décembre 2018. Route du Rhum, va falloir y aller maintenant. Après la raclette party à Santa Cruz, les galettes bretonnes à La Gomera et la fondue savoyarde à la bougie à La Palma partagée avec les Allemands de Porto Santo, on a pris un peu de retard.
Noël sous le cocotier, c’est râpé, mais le bisou du 31 sous le régime de bananes, c’est encore possible.
Last step but not least, c’est parti mon kiki.
***
La Route du Rhum, c’est terminé. Traverser l’Atlantique pour la deuxième fois, c’est fait. La boucle est bouclée.
Le plus long bord de vent arrière que tu puisses connaître, ou subir, à toi de choisir. Si trois semaines de mer ne t’intéressent pas, passe directement à la dernière phrase du texte, tout y est dit. Sinon, retiens seulement que trois semaines sur un canapé à se faire secouer comme un prunier, c’est long.
Après quelques escales gustatives et touristiques aux Canaries, on s’est dit que si on voulait passer Noël sous les cocotiers, fallait p’têtre y aller. Alors, le 6 décembre, IO s’est remis en route. Direction l’autoroute de l’Ouest.
Une transat’, somme toute, c’est un long trajet, mais c’est finalement un peu comme une traversée de la France d’ouest en est pour aller au ski. À quelques détails près…
Mettre dix heures pour aller passer tes vacances sous la neige, c’est finalement cinquante fois moins long que le temps que met IO pour traverser l’Atlantique : 3 semaines. 504 heures. 30 240 secondes. Mais trois semaines pour six mois de vacances… Alors, soyons clairs : la distance n’est pas la même, la direction non plus, mais les préoccupations d’un trajet de dix ou douze heures ou de vingt jours sont sensiblement identiques, vois-tu. Inévitablement, un tel trajet (celui en voiture) prendra cette tournure : « Quand est-ce qu’on arrive ? » « J’ai faim ! » « C’est combien, 800 km ? » « J’peux avoir un bonbon ? » « J’arrive pas à dormir ! » « J’ai mal au cœur ! » « Y a plus rien à grignoter ? » « Pourquoi on est arrêtés ? » Etc. Figure-toi qu’une transat’, c’est un peu pareil.
IO a quitté le ponton de Tazacorte le 6 décembre à 14 h 45. Rolf et Steffi nous font une haie d’honneur depuis la digue. Grands au revoir, on en a presque la larme à l’œil. Ils nous ont reçus comme des rois à La Palma. Se faire copains avec des Allemands rencontrés à Porto Santo, c’était déjà improbable, mais les retrouver un an plus tard pour une fondue savoyarde aux Canaries, c’était un peu l’hallu. Le prochain rendez-vous est pris dans les Caraïbes, on leur a laissé une bouteille que l’on boira ensemble à Barbuda[1], notre île coup de cœur de 2015. Ça y est, grand largue[2], trois ris dans la GV et tourmentin, et ça trace. Navionics[3] annonce 14 jours, si c’est le cas, alors IO sera le 10 m en acier le plus rapide de l’Ouest…
Bilan des premières vingt-quatre heures : 160 milles. Unbelievable. Et ça ne fait que commencer. En fait, on prend un peu d’avance pour la pétole, just in case, parce qu’une transat’ sans pétole, ça n’existe pas… Pour le moment, en tout cas, la pétole, on connaît pas.
Une transat’, c’est avoir le temps de construire des raisonnements super philosophiques : après quelques réflexions nocturnes, vu qu’on a un peu le temps, les Canaries, c’est un peu comme les parkings à camping-cars de la côte bretonne. Traduisez : beaucoup de bateaux se baladent, presque tous sont en attente, 98 % ont les pétoches, 60 % seulement traverseront, un jour. Sur tous les gens rencontrés, toutes nationalités confondues, peu d’entre eux naviguent si les conditions ne sont pas optimales. Mais c’est quoi finalement, optimales ? Ça peut donc durer un moment, l’histoire. IO, lui, est parti, et on regarde l’écran de Navionics un peu comme une série à la télé. Entre la ligne bleue, la ligne jaune, la rouge, et des chiffres et des lettres, on est en train d’exploser nos records de vitesse. C’est un peu comme jouer au casino, le champagne et le chèque en moins. 95 milles en treize heures. Du jamais vu.
Une transat’, c’est aussi des sunsets rosés à faire pâlir tous les marins d’eau douce. Se coucher avec la bassine sous l’oreiller. Être bercé par le bruit des vagues, c’est comme ça qu’on dit ? Ceux-là ne sont jamais venus en mer… Un début de transat’ qui ne nous facilite pas la vie. Dur. Au grand largue, ça trace, mais on se croirait aussi dans les grands 8 de Mickeyland Paris, et la houle — croisée de surcroît —, mon estomac n’aime pas trop ça. Mika, t’avais raison, ça balance là-dedans, mais ça avance… Alors, même si le Stugeron est plutôt efficace, le problème (qui n’en est pas vraiment un puisque je n’ai pas de rendez-vous dans les trois prochains jours), c’est que je dors. Toute la journée. Tout le temps. Régime miracle pré-Papa Noël : une petite transat’ et tu arrives pour le 31 svelte comme un fil de fer. Pas encore dans l’alizé[4], l’air est moite, humide, le pont ressemble à un marais salant. À un moment, on en est là. Si t’as plus de sel dans tes placards, viens te servir…
Une transat’, c’est prendre sa douche à poil sur le pont, sans aucun voisin. À l’eau de mer. Tous les jours. J’ai envie d’eau douce. Pêcher sa première daurade coryphène[5] au bout de la ligne. Version duo, idéale pour des tapas, mais poisson quand même. Un petit tour au frigo, avec des légumes croquants et un filet d’huile d’olive, les tapas façon Atlantique : une merveille. Alors que le frigo se réchauffe de plus en plus, l’idée de remplacer les lardons par du poisson devient une réalité.
Autre réalité, l’eau des jerricans aromatisée javel. Compliqué pour le café et les pâtes. La marina avait dû remettre des pastilles dans le circuit de flotte, et comme on a renfloué les jerricans à moitié vides le lendemain par cette eau-là, on l’a dans l’os… À défaut de boire du café, on profite d’un bain de javel, genre piscine municipale.
En transat’, parfois ça n’avance plus. 60 milles en vingt-quatre heures. Pétole toute la nuit. Bien dormi. Aujourd’hui, il faut régler un problème de taille, la consommation d’électricité. À force de bosser sur l’ordi, ça tire un peu sur le circuit. Apple, si tu pouvais inventer un chargeur solaire pour tes ordis, ça serait pas mal, vu l’investissement de départ. Cadeau du ciel, Jérôme, le stagiaire des Canaries, nous a offert sur le ponton de Santa Cruz un groupe électrogène. Neuf. Encore sous blister et qui fonctionne à merveille. Le travail peut continuer. Travailler en traversant un océan : corriger un bouquin[6] par 5000 m de fond au milieu des dauphins et des daurades sur trois semaines de mer, faut l’avouer, c’est plaisant. Et comme c’est le capitaine qui gère les voiles, moi, j’alimente la caisse de bord. Chacun son job. La nuit est noire ce soir, la lune encore bien timide, le plancton[7] illumine l’étrave du bateau, et IOest devenu cargo. À 23 h 33, Navionics affiche une pointe à 31 nœuds. Véridique. Il devait y avoir du courant… ou on a inversé les chiffres.
Une transat’, c’est l’alizé. Enfin établi, on est en plein dedans. Il est loin, le Gascogne. Sommes-nous fous ? Inconscients ? Une transat’ début décembre ? Pas pire que fin mars, finalement. La météo. Le vent. Les éléments. 21 jours, c’est aussi 21 nuits, et autant te dire que ça te laisse le temps d’observer le berger, la petite casserole, la grande casserole, la fourchette et Magimix. La galaxie n’a bientôt plus de secret pour moi. Ou presque.
Une transat’, c’est des bonbecs et du chocolat. Le premier paquet de Haribo est terminé, à cinq bouteilles de Coca par personne et par jour (ça fait un peu rationnement de Première Guerre mondiale), un paquet fait cinq jours. On se croirait au Monopoly quand on distribue les billets.
Une transat’, c’est glander au soleil lors des journées calmes : le cockpit est au soleil jusqu’en début d’aprèm’. Le problème, quand on va vers le sud-ouest, c’est qu’à partir de 14 heures, si t’es dans la bonne direction, le soleil est devant les voiles, donc c’est mort pour le bronzage à la brésilienne. Heureusement, ça nous laisse du temps pour répondre à des questions existentielles : combien de temps vais-je mettre pour enlever à la pince à épiler tous mes poils de jambes ? Il s’agit d’une équation sinusoïdale (comme le kite) et la réponse d’une grande mathématicienne se doit d’être répétée : « Tout dépend du nombre de poils que tu as, formule à l’appui. » (Merci, Sixtine.)
Une transat’, ce sont des apéros et des goûters quatre fois par jour : l’heure de l’apéro est fonction de ce qu’on a déjà gobé dans la journée. Après le goûter, lui-même après le café, lui-même après le déjeuner qui a eu lieu deux heures après la collation post-petit-déj’, le problème de la mer, c’est que tu ne fais que bouffer. Et crois-moi, quand t’es assis ou allongé pendant trois semaines, manger, c’est pas la meilleure idée qui soit pour ressembler à Pamela. Dieu merci, la graisse accumulée permet d’amortir les chocs quand ça bouge trop là-dedans (soit tout le temps, même par pétole). L’apéro peut éventuellement s’achever par un coucher de soleil (quand t’as occulté les nuages) avec des dauphins à taches de rousseur qui cabriolent et saltotent, tel le programme de GRS d’un Chintoc aux JO.
En transat’, dormir occupe 50 % de ton temps. Mais dormir ne veut pas dire « bonne nuit, fais de beaux rêves ». Une transat’, ce sont des réveils difficiles. Des nuits aussi. On a très mal dormi, la mer arrogante et hachée nous a balancés dans tous les sens. Garce. Alors on s’occupe comme on peut quand ça ne sert à rien de dormir. Penser à renflouer la vidéothèque, là, c’est pénurie. Les dauphins se font rares, mais le captain a adoré Sissi, et il en redemande. « Alors, Sissi, t’en as pensé quoi ? » « J’ai adoré. » Le souci, c’est qu’à force de charger deux ordis par jour, la batterie a du mal. Peut-être que demain, faudra faire une pause. Citation du capitaine à ce sujet : « Sissi, ça vaut bien une heure de gasoil à 1 euro le litre. » (Les Canaries, c’est le bon plan niveau gilets jaunes et gasoil…) Alors on a regardé l’épisode 2.
Une transat’, c’est établir des records. Jeudi 13 décembre : 176 milles en vingt-quatre heures. LE record. Nos corps sont fatigués. Partir en vacances et mettre deux mois pour arriver au but, tout cela malmène nos organismes, pour ne pas dire nous déglingue complètement. Le captain a fini son apprentissage de Sissi. La saga entière en trois jours…
Faire des crêpes et les manger cul nu au beau milieu de l’Atlantique, avec un bateau qui trace à 8 nœuds, ça, c’est stylé. La mer devient chaque jour de plus en plus forte. La lune grossit chaque jour un peu plus ; le plancton est toujours là, éclairant le bateau de part et d’autre. IO file à une vitesse impressionnante. Pas de casse, surtout pas de casse, par pitié.
La moitié c’est dans deux jours, trois jours max. La moitié, c’est un peu une répétition de Noël, non ?
Une transat’, c’est (essayer de) pêcher quand ta ligne ne se fait pas croquer. Au total, IO aura laissé quatre leurres dans l’histoire. Y a donc du poisson là-dedans, et du gros… Quand y a pas de poisson, tu te fais une petite fougasse de l’Atlantique et un plateau de fromages espagnols. L’image était belle. Mais on se rappellera vite fait bien fait d’où l’on vient, et on actera que manger du fromage ailleurs qu’en France (la Suisse, ça ne compte pas), ce sera toujours un échec.
Une transat’, c’est savoir gérer les stocks. L’alizé est bien là, la chaleur aussi. Et le gratin dauphinois de midi surchargé en pseudo-emmental espagnol (faut pas gâcher) nous a bien rappelé que, non, le gratin dauphinois par 32 °C, c’est pas une bonne idée. Début du marathon de la bouffe de Noël : entendez par là qu’après avoir terminé les 17 fruits de la passion, les 6 mangues, l’ananas, les légumes de saison, etc., le frais commence à manquer. Passons sur les avocats durs comme des parpaings que nous jetons à la mer jour après jour. Ils sont loin les guacamoles de Porto Santo. Ajoutons à cela que le stock de Haribo a été bien entamé, et que le placard dédié aux coups de barre se vide à vue d’œil. Au choix donc : finir les dix prochains jours au rythme des fougasses, pizzas, galettes, patates et confit en boîte, autant de menus qui ne te feront pas rentrer dans le fameux jean taille 14 ans avant Noël, ou être raisonnable et commencer à ouvrir les boîtes et conserves de légumes que tu as bien stockées pour le jour où, au cas où tu n’arriverais pas en dix jours, tu n’aurais plus de frais. Sauf qu’imaginer la ratatouille Cassegrain que tu vas te faire à midi, c’est nettement moins glam’ que penser au confit de canard que tu pourrais agrémenter avec des patates au beurre et une fougasse lardons-emmental que tu enfiles dès la sortie du four. Les projets à l’arrivée dans les îles se dessinent nettement : éliminer ces 2500 milles de glande culinaire. 4000, en fait, si l’on comptabilise depuis le départ. Deuxième leurre croqué en deux jours, soit on est mauvais pêcheurs, soit le squale qui nous suit est vraiment énorme. Certainement une baleine.
En parlant de baleine, on n’aura pas vu grand monde dans le quartier en trois semaines. Les bancs de dauphins croisés laissent à penser que c’est nous qui nous sommes retrouvés au milieu de leur banc et non eux qui nous ont escortés un moment. Pour le reste, calme plat. Ni baleines, ni cachalots, ni sharks, ni pingouins, que dalle. Pour une observation de la faune et la flore locale, on repassera.
Passer la moitié. Voir le soleil se coucher à 21 heures et se lever à 8 heures commence à être un peu délirant pour un mois de décembre, va falloir caler les montres. S’en foutre comme de l’an 40, et vivre au rythme que l’on veut, welcome on board. Une moitié fêtée dignement à l’avant du bateau pendant que le groupe électrogène diffuse un doux refrain dans le cockpit, agrémentée d’un mousseux chaud et d’une fougasse home made sans sel. Vivre d’amour et d’eau fraîche, c’est beau, mais franchement super bidon.
Deuxième daurade du capitaine pêchée pour la moitié de la route, somptueuse et tout en nuances de bleu phosphorescent. Nos gueules ne devaient pas lui revenir, cette dernière a préféré se suicider en sautant du pont du bateau alors qu’elle avait toujours l’hameçon en bouche, elle a cassé la ligne et le captain est vert… Simple erreur de logistique.
Une transat’, c’est croiser d’autres bateaux. Enfin, un seul, pour être exacte. Au dix-septième jour, nous croisons notre premier navire. Diversion. Nom prédestiné pour un voilier qui nous fera passer la première nuit de surveillance (accrue, bien sûr…) depuis dix-sept jours. Entre ça et les grains, c’est pas demain les lagons transparents. Les jours se suivent et se ressemblent. On oublie d’écrire, on ne sait plus depuis combien de temps on est là, on a délaissé des chiffres et des lettres, et on se pose la question fatidique : on arrive quand ?
Une transat’, c’est attendre Noël sans calendrier Kinder, ils n’étaient pas sortis à notre départ de France en octobre. Avoir interdiction d’ouvrir les Schoko-Bons du colis de Noël avant le 24. Le captain est vraiment un fayot. Passer la journée de Noël sur le canal 16[8] de la VHF à diffuser Petit Papa Noël pour voir si y a des voisins dans le coin. RIEN. Nada. Toujours personne. Manger tous les Schoko-Bons, du foie gras chaud (rapport au frigo qui, même vide, n’a pas eu l’intelligence de se remettre à faire du froid) et glander, encore.
Une transat’, c’est pleurer quand, après trois semaines de mer, tu sais que les quarante-huit dernières heures seront les pires. 25 décembre : on vide les fonds (prise d’eau du tube d’étambot[9] après trois semaines de houle dans les fesses). 26 décembre : nous voilà emberlificotés dans des bancs monstrueux de sargasses[10], et à vingt-quatre heures de l’arrivée, se dire qu’il va falloir barrer une journée entière, franchement, ça te met un coup au moral. Et Papa Noël est arrivé, les bancs ont disparu, Victor[11] — le régulateur d’allure — a repris les commandes, et on est repartis dormir.
Une transat’, c’est une arrivée. Forcément. Et alors que le Rhum arrive à Pointe-à-Pitre, nous, on a modifié un peu les règles de course. On a innové et on est arrivés le 27 décembre en Martinique. Fatigués, usés, bronzés, gras et humides. Il était temps d’arriver, on n’avait plus de beurre salé.
***
Transat volume 2 : done. Position 60 55 W, 14 55 N. 27 décembre 2018. 21 jours tout pile. Bienvenue au pays des Merveilles. Merci IO. Place au ti’ punch.
[1] Ce qui fut fait, bien évidemment, le 18 avril 2021 !
[2] Le grand largue fait partie des allures de portant, le vent vient alors de ¾ arrière.
[3] Logiciel de cartographie et de navigation électronique, un peu comme ton GPS dans ta Twingo.
[4] Vent régulier de la zone tropicale, soufflant toute l’année de l’est vers l’ouest.
[5] Aussi appelée « mahi-mahi » dans le Pacifique, la daurade coryphène possède une robe arc-en-ciel avec de splendides couleurs turquoise, bleues, vertes et jaunes. La couleur de sa robe change une fois sortie de l’eau, passant d’un bleu turquoise à un jaune doré. Puis ces couleurs s’estompent rapidement pour prendre un coloris gris métallique. Les daurades coryphènes se déplacent en couple, un peu comme le captain et moi. Si tu pêches le mâle, mieux vaut aussi choper la femelle pour ne pas les séparer. Ensemble, jusqu’à ce que la mort les sépare…
[6] Je ne vous ai pas dit que j’étais relectrice correctrice ? Alors voilà, c’est dit. Mais ça, c’est seulement pour les autres. Quand j’écris pour moi, c’est un peu comme un apéro entre amis, vous vous souvenez ?
[7] Organismes microscopiques (animaux et végétaux) vivant en suspension dans l’eau de mer et souvent phosphorescents la nuit. Ça donne tout de suite davantage de charme aux quarts de nuit.
[8] Le canal 16 est une fréquence internationale de détresse et d’appel, sur la VHF. Lors de grandes traversées, on est en général connectés en permanence sur ce canal pour recevoir les appels émis autour de nous : appels de détresse, de sécurité, etc. Diffuser Petit Papa Noël sur le canal 16 le jour de Noël était bien sûr, selon moi, considéré comme un appel exceptionnel devant procurer joie et bonheur dans les cœurs. Un appel urgent de sécurité, somme toute.
[9] Retenez juste qu’au vent arrière, sur IO, cette pièce de structure prend l’eau (l’archi a dû avoir une défaillance lors de la construction).
[10] Algues brunes de plus en plus « à la mode », qui s’échouent sur les littoraux de la Caraïbe depuis quelque temps. Leur odeur lorsqu’elles se décomposent est insoutenable, et mieux vaut ne pas nager en dessous si l’on ne veut pas avoir du scratch infernal dans les cheveux. On n’en avait jamais vu en 2015, et on va malheureusement vite se rendre compte que ce n’est que le début.
[11] Victor, c’est le troisième membre de l’équipage. Un pilote automatique sans électronique. Celui qui barre tout le temps, mais qui ne parle pas et ne mange pas. La bonne affaire, somme toute. Et qui fait grève quand y a des sargasses. Moins bonne, l’affaire, donc.
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